Les 5 blessures au genou les plus fréquentes chez les coureurs populaires

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Equipe de rédaction
Publié le 06-03-2023

Plusieurs blessures sportives affectant l'articulation du genou font l'objet de consultations. Le genou est peut-être l'articulation la plus sollicitée pendant la course, avant la cheville ou la hanche, et donc l'une des plus susceptibles d'être blessées en raison de sa fonction portante.

En plus de supporter le poids de notre corps, le genou est responsable de notre mobilité lorsque nous courons, marchons ou sautons. Le genou doit donc être une structure à la fois stable et mobile. Bien qu'elle soit conçue pour résister à l'impact pendant la course, cette articulation est plus vulnérable aux blessures graves dues à des traumatismes dans le cadre d'activités sportives.

Les structures qui la composent sont affectées par l'entraînement, une mauvaise biomécanique pendant la course ou un manque de force dans les muscles qui la composent.

Les blessures au genou les plus courantes chez les coureurs populaires

Le genou est la plus grande articulation du corps et se compose de deux os importants : le fémur et le tibia ainsi que d'un os plus petit de forme triangulaire, appelé rotule. Ces os s'articulent entre eux pour favoriser le mouvement de flexion-extension.

Ce mouvement est donné par la contraction de deux grands groupes musculaires, d'une part, par le muscle quadriceps qui effectue le mouvement d'extension, et d'autre part, par les muscles ischiojambiers, qui effectuent le mouvement de flexion. Outre les os, les muscles et les tendons, le genou possède des ligaments qui lui donnent sa stabilité, et d'autres structures comme le cartilage ou les ménisques qui empêchent les os de frotter l'un contre l'autre et de s'user.

Passons en revue 5 des blessures du genou qui sont, à mon avis, les plus fréquentes chez les coureurs :

Syndrome de la bandelette iliotibiale ou genou du coureur

Si vous êtes coureur, vous avez certainement entendu parler de cette blessure si fréquente chez les coureurs. Cette blessure est la cause la plus fréquente de douleur latérale du genou, surtout dans les sports qui nécessitent un mouvement répétitif de flexion-extension du genou comme le cyclisme ou les coureurs de fond.

L'apparition de cette blessure est principalement liée à une tension excessive de la bande iliotibiale, qui est le prolongement du tissu conjonctif formé par les fibres du tenseur du fascia lata et du moyen fessier. Lorsque cette bande exerce une tension excessive, une inflammation et une douleur localisée apparaissent au niveau de son insertion dans le condyle fémoral externe. Il est typique de la trouver sous pression dans cette zone, ce qui entraîne dans certains cas l'impossibilité de pratiquer un sport en raison de la douleur intense qu'elle produit.

Cette inflammation peut apparaître en raison d'un frottement excessif de la bandelette iliotibiale lors de son passage dans la partie externe du genou pendant la course.

Sa fréquence est élevée chez les coureurs et s'explique par différents facteurs :

  • Bandelette iliotibiale tendue.
  • Microtraumatismes continus absorbés par le genou, et en particulier par sa face externe.
  • Faiblesse des muscles abducteurs, en particulier du moyen fessier. C'est pourquoi il est important de travailler la musculation en plus de la course.
  • Foulée incorrecte. Une pronation excessive du pied implique une rotation interne du tibia et, par conséquent, un excès de tension au niveau de l'insertion de la sangle.
  • Variantes anatomiques qui contribuent à augmenter la tension dans la bandelette iliotibiale, telles que la dysmétrie des membres inférieurs, l'augmentation du varus ou du valgus du genou ou la pronation excessive du pied.

Tendinite rotulienne

La tendinite rotulienne, ou "genou du sauteur", est un processus inflammatoire affectant le tendon qui relie la rotule au tibia. C'est l'une des tendinopathies les plus courantes avec la tendinopathie de la coiffe des rotateurs et la tendinopathie d'Achille.

Le tendon rotulien est une large bande de tissu fibreux qui relie le muscle quadriceps à la tubérosité antérieure du tibia. La fonction principale de ce tendon est d'assurer l'extension du genou lorsque le muscle quadriceps se contracte. Cette structure tendineuse doit également supporter des charges isométriques et excentriques pendant la course. Sa lésion est étroitement liée aux activités qui sollicitent fortement le système extenseur du genou, principalement dans les sports liés au saut ou à la course, où le tendon rotulien stocke et libère de l'énergie de manière répétitive.

Cette lésion se produit généralement de manière unilatérale, mais peut aussi, plus rarement, toucher les deux genoux. Cliniquement, elle se manifeste par une douleur antérieure du genou, située au pôle inférieur de la rotule, qui augmente avec la charge de travail et s'estompe généralement au repos.

Dans les différents stades de la lésion, on peut observer des phases où la douleur n'apparaît que pendant l'activité sportive et n'affecte pas les performances, des phases où la douleur disparaît légèrement pendant l'activité et revient intensément au repos, et des phases où la douleur est constante et réduit notablement les performances sportives. Le traitement précoce de cette lésion vise à interrompre le processus inflammatoire dans ses premières phases. Analyser et éviter la cause de cette inflammation afin de réduire temporairement la charge d'entraînement peut suffire à inverser le processus.

Les facteurs prédisposant à l'apparition de cette lésion sont les suivants :

  • Surmenage, entraînement et fatigue.
  • Décompensations musculaires entre les muscles fléchisseurs et extenseurs du genou.
  • Impacts continus dus à la contraction excentrique du quadriceps pour amortir la chute pendant la course.
  • Rotule morphologiquement haute.

Chondromalacie de la rotule

La chondromalacie patellaire est probablement la lésion du genou la plus courante qui n'est pas nécessairement liée à une activité sportive. On peut affirmer que tous les êtres humains présentent un certain degré de chondromalacie du genou, mais dans de nombreux cas, cette lésion est asymptomatique.

La chondromalacie rotulienne, ou syndrome fémoro-patellaire, est une usure du cartilage situé entre la rotule et le fémur, dont la fonction est de favoriser le glissement entre ces deux structures.

Lorsqu'il y a un désalignement de la rotule par rapport au sillon fémoral lors du mouvement de flexion-extension, il se produit un excès de frottement dans cette articulation. Ce désalignement est généralement causé par un déplacement latéral de la rotule, c'est pourquoi il est nécessaire de renforcer le vaste médial du quadriceps pour tenter de centrer la rotule et éviter, en partie, cet excès de frottement.

Les symptômes de cette lésion sont les suivants :

  • Douleur sourde, non spécifique, généralement localisée autour de la rotule.
  • Sensation de pression à l'arrière de la rotule.
  • Craquements sous la rotule lors de la flexion et de l'extension du genou.
  • Incapacité fonctionnelle résultant d'une faiblesse, en particulier lors de la montée et de la descente des escaliers.

Outre la physiothérapie visant à réduire les symptômes de cette lésion à un stade léger, il existe des traitements permettant d'en atténuer les symptômes :

  • Les chondroprotecteurs oraux. Les preuves scientifiques de l'efficacité de ces médicaments ne sont pas claires, mais ils constituent un complément pharmacologique aux traitements de physiothérapie.
  • Les injections d'acide hyaluronique. On ne peut pas dire aujourd'hui qu'il existe un remède contre l'arthrose. Toutefois, ces composés, infiltrés dans les articulations présentant une usure légère ou modérée du cartilage, réduisent la douleur et favorisent le glissement entre les structures, retardant également l'évolution de la lésion elle-même.

La tendinite du chénopode

Cette pathologie au nom particulier est une autre des inflammations tendineuses typiques des coureurs à pied, survenant principalement chez les coureurs de fond.

Elle est appelée "patte d'oie" parce que l'insertion dans le genou de trois muscles qui courent le long de la jambe forme un faisceau de tendons qui ressemble à la patte d'un canard ou, dans le cas présent, d'une oie. Lorsque nous parlons de tendinite du pied d'oie, ou tendinite ansérine, nous faisons référence à l'inflammation ou à l'irritation de ce groupe de tendons à l'insertion de 3 muscles et de leur bourse.

Les muscles qui forment cette structure tendineuse sont :

  1. Le semi-tendineux, qui, avec le biceps fémoral, forme le groupe des ischiojambiers, responsable de la flexion du genou.
  2. Le sartorius. C'est le muscle le plus long du corps et il traverse la cuisse en diagonale depuis l'épine iliaque, au-dessus de la hanche, jusqu'à l'intérieur du genou, précisément au niveau de la patte d'oie. Étant un muscle biarticulaire, il effectue des mouvements spécifiques de la hanche et du genou, à savoir la flexion, la rotation externe, l'adduction de la hanche et la flexion du genou.
  3. Le gracile ou droit interne est situé vertical et superficiellement sur la face médiale de la cuisse. Il se présente comme un cordon musculaire qui descend du pubis jusqu'à son insertion dans la patte d'oie. Son action principale est l'adduction de la hanche et la flexion du genou.

Connaître l'anatomie et la biomécanique de ce groupe musculaire permet de savoir comment l'étirer en cas de douleur. Symptômes :

  • Douleur à la face antérieure et médiale du genou lors de la course, qui peut également apparaître au repos. C'est le principal symptôme de cette pathologie.
  • Douleur à la pression sur la zone d'insertion de cette structure.
  • Raideur matinale qui disparaît après quelques minutes.
  • Douleur à l'effort, par exemple en se levant d'une chaise.

Lésions méniscales

Les ménisques constituent un élément important du système d'amorti du genou. Il s'agit de deux structures fibrocartilagineuses composées de tissus mous et fibreux qui servent de coussin entre le tibia et le fémur. Cette fonction d'amorti réduit le risque de blessures au genou en absorbant et en répartissant les impacts pendant la course, réduisant ainsi l'usure du cartilage.

Il est vrai que l'apparition de ces lésions ne peut être directement attribuée à la course. Cependant, leur incidence est clairement liée à la fonction mécanique exercée par le genou lors de ce geste sportif.

Les lésions méniscales chez les coureurs se répartissent en deux groupes distincts. Il y a d'une part, les lésions traumatiques, dont le mécanisme est clair et dont l'incidence est plus élevée chez les jeunes coureurs, et d'autre part, les lésions dégénératives, dont l'apparition est moins évidente et qui sont directement liées à un processus dégénératif de l'articulation du genou, et qui touchent la population plus âgée.

La présence d'une lésion méniscale affecte directement les performances du coureur.

La douleur mécanique dans l'interligne articulaire est un symptôme clair de cette pathologie, l'inflammation, l'épanchement post-exercice ou même les blocages articulaires peuvent accompagner la douleur dans ces lésions. Dans cette situation, l'examen manuel et les caractéristiques cliniques de la lésion permettent de mettre en évidence la pathologie. L'imagerie par résonance magnétique est l'étude complémentaire pour établir un diagnostic de certitude.

Le traitement de ces lésions dépendra du type de lésion, de sa taille et du contexte du patient lui-même, comme son âge, l'activité qu'il exerce, etc. Les besoins de récupération et les caractéristiques de chaque athlète doivent être analysés, en différenciant les lésions qui ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale de celles qui doivent faire l'objet d'un autre type d'intervention. L'objectif principal de ces traitements est de restaurer la fonctionnalité du genou et de respecter le maximum de tissus sains afin de ne pas accélérer l'usure de l'articulation.

Il existe différents traitements pour soigner une lésion méniscale :

  • Traitement conservateur, non chirurgical. Il est indiqué pour les athlètes plus âgés, avec un genou dégénératif dans lequel la méniscectomie et l'ablation partielle ou totale du ménisque pourraient accélérer l'usure prématurée de l'articulation. Le traitement conservateur permet d'allonger le temps de récupération, grâce au repos sportif, aux mesures anti-inflammatoires et à la physiothérapie pour réduire la douleur et l'œdème. Des charges progressives avec des exercices actifs du genou pour retrouver de la force et une réadaptation sportive à la course seront nécessaires pour éviter les récidives et réévaluer la blessure une fois la phase aiguë inflammatoire passée.
  • Traitement chirurgical. Il est indiqué pour les athlètes qui doivent reprendre leur vie sportive le plus rapidement possible. Il s'agit d'une procédure qui présente peu de complications et qui consiste à retirer la zone endommagée à l'aide de techniques arthroscopiques, ce qui facilite la possibilité de commencer le traitement de rééducation le plus tôt possible.
  • Sutures méniscales. Ce n'est pas toujours possible, mais lorsque le tissu est de bonne qualité et que la déchirure le permet, c'est la technique la plus appropriée pour maintenir l'intégrité du ménisque et retarder l'usure de l'articulation du genou.

Toutes les lésions méniscales ne sont pas identiques et le temps de récupération varie donc d'un cas à l'autre. S'il n'y a pas d'autres lésions associées, le temps de récupération avant de pouvoir pratiquer une activité sportive exigeante peut varier de 4 à 6 mois.

Il est nécessaire, de la part du sportif, de savoir reconnaître les symptômes de chaque lésion pour pouvoir les différencier. Néanmoins, dès qu'une douleur se manifeste, il est important de s'adresser à des professionnels pour raccourcir les délais de guérison et éviter que la lésion ne devienne chronique. Modifier notre programme d'entraînement, remplacer temporairement l'entraînement par une autre activité complémentaire et consulter un physiothérapeute sont nécessaires pour se remettre de ces blessures.

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